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Communauté rurale et affective de Bischheim
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Communauté rurale et affective de Bischheim
12 décembre 2005

histoire d'Afrique chapitre 3

Cotonou 1er mai 81 (19h)

Ce matin j’ai retrouvé ma montre, joie, elle était enfouie dans le fond du sac à dos, par contre ce qui est grave aujourd’hui c’est que je me suis rendu compte que Christophe n’est pas encore arrivé à Cotonou. J’ai fais tous les hôtels, tous les lieux où on trouve des français que j’avais vus sur la piste auparavant, mais Christophe non, qu’est ce qu’il fout bon dieu ?

Je suis bloqué ici, obligé d’attendre, il arrivera bien un jour. Je suis descendu à l’hôtel Babo, le moins cher de la ville, mais néanmoins 36 FF par jour. Je me suis rendu compte que cela devient dangereux de ne pas avoir de billet de retour quand on va en Afrique. Tout à l’heure sur une crise je me suis fais couper les cheveux courts, c’est mal fait mais tant pis. J’ai les jetons pour Christophe  pourvu qu’il arrive vite.

Cotonou 2 mai. 18h20

J’ai une chiasse épouvantable, j’ai chié 3 fois dans mon froc aujourd’hui. J’ai acheté des cachets ce matin mais ça ne fait pas beaucoup d’effet. En plus il faut que je me force à manger, j’ai stoppé net les salades maintenant c’est steak frites. Toujours pas de nouvelles de Christophe ni des autres potes, je me fais salement chier ici. Je connais la ville par cœur, je fais au moins 15 bornes par jour (à pied), j’en ai plein le cul. Je traîne dans les bars de français, je vois toujours les mêmes assez sympas (pleins aux as car ils ont vendu leurs bagnoles). Il y a aussi des coopérants qui eux ne sont guère sympathiques. J’en ai plain les bottes de ce pays vivement que Christophe arrive et qu’on se barrent au Togo. Ce matin il a fait un super orage, il y a de l’eau plein ma chambre d’hôtel à agreable !

La radio rabâche sans cesse dans les rues la même propagande, c’est chiant au possible, plus personne n’écoute, mais tous applaudissent le régime. Autrement je dors mal la nuit il y a un tel bordel dans cet hôtel surtout la nuit dernière, en plus j’étais réveillé toutes les heures à cause de la chiasse. Bordel quand est-ce que tout ce merdier va se terminer ?

Mercredi 6 mai Lomé (Togo)

Christophe et moi sommes à Lomé depuis lundi après-midi. J’ai retrouvé Christophe dimanche matin à Cotonou, ça m’a fait plaisir de le retrouver. En fait il était remonté à Bohicon croyant que j’étais plus haut avec les autres. Mais ils se sont retrouvés à Bohicon et comme je n’étais pas avec eux, il est redescendu me chercher à Cotonou. On a couché chez un mec qu’il a trouvé (un étudiant) à Houehol (soleil couchant). Le gars était vraiment hospitalier, ensuite après  les paperasseries de sortie du territoire (particulièrement chiantes) nous avons pris le taxi pour Lomé (1500 CFA). Le passage à la frontière du Togo fut difficile car nous n’avions pas assez d’argent. Mais avec des parlottes nous nous en sommes sortis. Ici à Lomé pas de trace de Dominique Delaporte, est-il toujours là ? Nous sommes hébergés dans une super baraque chez des stagiaires médecins français. Ils sont sympas la ville de Lomé est très chouette il y a un immense marché et aussi une librairie assez intéressante. Je me suis évidemment jeté sur les bouquins. La ville est très grande, il y a beaucoup de bagnoles et d’immeubles les gens ils s’intéressent en plus énormément aux élections françaises (tu parles, ils sont heureux avec ça !). Aujourd’hui j’ai téléphoné à ma grand-mère pour qu’elle m’envoie des sous pour pouvoir retourner en France. Car on est fauchés. Je ne sais pas encore si nous allons reprendre la piste ou bien l’avion, on verra suivant nos possibilités. La journée d’hier a été super, très calme, bien délirante. En tout cas ici il fait très chaud (au moins 35°), il parait qu’il pleut et qu’il fait froid en France.

Vendredi 8 mai. Lomé

Christophe a eu une espèce de crise de palu pendant 2 jours mais soigné à la nivaquine et à la vitamine C, il est maintenant de nouveau en pleine forme. L’argent s’épuise bien et nous cherchons toujours comment rentrer pour pas trop cher. Il y a peut-être l’avion de Ouagadougou à Lyon mais il faut attendre sur place peut-être jusqu’à 1 mois ! autrement on a commencé à se renseigner pour revenir en cargo, pour l’instant rien mais il y a un bateau français qui arrive bientôt on lui demandera. A part ça il fait toujours très chaud et on est bien piqués par les moustiques, on s’habitue aux mouches. Les gens qui nous interpellent dans la rue pour vendre ou prendre sont vraiment chiants, et ça on a du mal à s’habituer, c’est pire que les mouches. On s’est encore baignés, vraiment super la flotte. Les rapports avec les toubibs d’en haut sont rares mais sympas. Lomé devient chiante car c’est la ville et sans moyen de locomotion on ne peut pas se promener aux alentours, dommage.

Mercredi 13 Lomé (Togo)

Ça y est on quitte Lomé demain matin pour Ouaga . j’ai reçu mon mandat hier et aujourd’hui Christophe a vendu son appareil photos 85000 CFA, c’est très bon. On a maintenant de quoi prendre l’avion tous les 2 mais on n’est pas sûrs d’avoir des places, d’autant qu’il est quasiment impossible d’obtenir Ouaga au téléphone pour réserver. Hier on a rencontré des mecs et une fille (français) très sympas, on a bien déliré, la plage les balades, marrant. Samedi soir on est allé au ciné avec Christophe, on s’est tapé 2 films à la suite, des merdes innommables, mais ça passait le temps et le spectacle est aussi dans la salle, faut voir comment les spectateurs crient, s’esclaffent et applaudissent, c’est le delirium tremens, l’euphorie. J’ai acheté un ensemble typiquement africain à la mode et tout, super joli pour 4000 CFA, une paille. Autrement il fait toujours aussi chaud mais j’ai un appétit d’ogre, j’ai l’impression que je grossis ici. Ce soir on va sans doute se payer des langoustes, pour fêter la vente de l’appareil, j’en ai l’eau à la bouche. - à  suivre (c'est pas bientôt fini cette histoire là ?)

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